Le 23 février 2021, le gouvernement a rendu public sa feuille de route « numérique & environnement », un rapport de 34 pages détaillant les différents axes d’actions suite à la Convention Citoyenne sur le Climat ainsi que le colloque éponyme du 8 octobre 2020 à Bercy.
Quelles sont les mesures phares de cette roadmap et quelles actions concrètes seront mise en place ? Voyons cela.
Le contenu de la feuille de route
Il s’agit de 17 mesures axé autour de 3 thématiques :
- Connaître les implications écologiques du numérique
- Soutenir un numérique plus sobre
- Innover
Il s’agit de thématiques très classique, puisque qu’elles ont cours depuis plus d’une décennie.
Connaître les implications écologiques du numérique
Cela consiste principalement en l’instauration d’un pouvoir de collecte de données par l’ARCEP autorisant la mise en place d’un « baromètre environnemental » pour les acteurs du numérique, et de lancer une étude prospective, en coopération avec l’ADEME, notamment sur l’impact de la 5G et de l’IoT.
Soutenir un numérique plus sobre
Sous cette thématique, on y retrouve la diffusion de « bonnes pratiques » auprès des Français, l’amélioration des filières de recyclage et de réemploi des matériels, diverses mesures d’efficacité, notamment sur les datacenters et, la demande d’une analyse des pratiques commerciales et la formalisation d’engagements des acteurs du secteur.
Innover
Le gouvernement débloquer 300 million d’euros afin d’aider les projets « à haut potentiel » du numérique ayant un impact positif pour l’environnement
Qu’en penser ?
La collecte d’informations est une excellente chose, cela devrait permettre d’avoir une base de connaissance fiable.
C’est une bonne chose, également, de s’occuper le problème de l’empreinte environnemental du numérique. En effet, les impacts environnementaux ont très largement augmenté au cours de la dernière décennie.
Cependant, on peut s’étonner de l’absence de chiffres dans cette feuille de route. A l’exception du montant alloué aux projets greentech, il n’y a aucun chiffre. Les sommes déjà mis en œuvre par les grand acteurs du numérique sur ce sujet ne sont tout simplement pas pris en compte.
Le document mélange d’ailleurs à plusieurs reprise les termes de sobriété numérique et d’efficacité. Lo sobriété renvoie à l’utilité finale d’un produit alors que l’efficacité renvoie plutôt à la manière d’y arriver.
A noter que cette roadmap ne contient aucune volonté d’imposer des règlementations environnementale dans le numérique pour les entreprises. Il s’agit juste de proposer un ensemble de bonnes pratiques pour la population française. Reste cependant à savoir si cet ensemble de bonnes pratiques finira par produire une législation contraignante dans ce domaine comme il l’est mentionné dans les Grandes Orientations Politique et Économique (GOPÉ) de 2021. Il est fort probable que de telles législation arrivent à court terme et si vous souhaitez prendre de l’avance sur cela, vous pouvez dès à présent effectuer une formation sur le sujet.
Conclusion
Ce document est un premier pas dans la prise en compte du numérique sur son aspect environnementale. Certaines actions sont d’ailleurs de bonne nouvelles dans ce domaine.
Cependant, on peut se demander si cela n’intervient pas avec 5 ou 10 ans de retard, notamment sur la création d’une base de connaissance. D’autres actions sont plus floues : Comment juger un projet « à fort potentiel » ? Pourquoi effectuer uniquement un audit de l’empreinte environnementale du numérique sur le seul ministère de la Transition Écologique ? Enfin la mention de la diffusion des « bonnes pratiques » auprès des Français est-elle l’annonce d’un futur texte sur l’éco-responsabilité qui lui sera juridiquement contraignant ?
Le gouvernement a donc produit sa feuille de route qui, certes, traite de l’environnement et du numérique mais qui reste surtout trop floue pour l’instant.